On se retrouve toujours plus agacé
par les limitations qu’impose le système, c’est-à-dire tout le déploiement des
mesures normatives en expansion. Mesures toujours plus mises en place par des
juristes au nombre sans cesse croissant, dont certain trouvent moyen de justifier leurs
existences et faisant croire au politique qu’il a forcément besoin d’eux pour
deux raisons principales, totalement incompatibles,
s’il veut être un dirigeant
éclairé et surtout : qui dure.
1) Se couvrir 2) Améliorer les choses.
Pour ce faire nos juristes bétonnent les arrières
de leurs maîtres payeurs, souvent juristes eux-mêmes, au moyen de dispositions
législatives, ou murs de mots arides, (qui ont un sens fixé, juridique… la
langue est morte en fait). Bases légales qui accoucheront ensuite de
sous-produits de l’ordre et du verbe (mais surtout pas du terrain) intitulés :
certifications, normes ISO ou EDUCA, mise en conformité, contrôles qualité X ou
Y, formation continue reconnue, compliance… Bref un vocabulaire qui fait
immédiatement penser à celui des comptables et surtout, aux réviseurs de
comptes. Individus verdâtres qu’on sort au grand air des pistes de ski une
semaine ou deux chaque hiver afin de leur conserver figure humaine.
Toutes choses qui au final donnent à des
experts théoriciens, certifiés par des cursus en psychologie et autres cours
post-grades de management, le pouvoir de faire la leçon aux gens du terrain,
individus tout autant capables, responsables et intelligents, qui eux connaissent
leurs métiers et ses paramètres autrement mieux, de manière humaine, et non pas
mécanique. Et, bien sûr, la majorité de ces fonctionnaires calamistrés
certifiés sont auto persuadés d’être profondément humains et de mériter leurs
prérogatives puisque ont suivis les certifications bien comme il faut.
On en vient à se demander si la formation
suivie n’a pas pour fonction principale de s’assurer que le futur employé,
ou chef, à bien passé sous toutes les fourches caudines. Garantie de son
formatage et de son obéissance future
Bref tout va bien, le système s’auto protège
et se propage, souvent hélas au détriment de la confiance en la responsabilité
des individus. Intéressant glissement.
Remarquez que ce n’est que le combat éternel
de l’homme et sa singularité contre l’oppression administrative du groupe.
Voyez les romains d’alors. Tout comme ceux aujourd’hui, les ricains. Z’avez
remarqué combien ils fonctionnent avec les mêmes médications afin que le
pouvoir puisse se donner l’impression de faire bien appliquer les directives
jusqu’au bas de l’échelle… Poussant souvent le système jusqu’à l’absurde
hilarant. (En espérant que ça ne tournera pas un jour à l’épouvante.)
« Les deux habitants du paradis se virent
proposer le choix : le bonheur sans liberté ou la liberté sans bonheur, pas
d’autre solution. Ces idiots-là ont choisi la liberté et, naturellement, ils
ont soupiré sous les chaînes pendant des siècles. Voilà en quoi consistait la
misère humaine : on aspirait aux chaînes. Nous venons de trouver la façon de
rendre le bonheur au monde… »
Evgueni Zamiatine, Nous autres, note 11, page 67
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